L'égoland.

Assieds toi et regarde .Tu les avais invités dans ton prologue,les musiciens mais le solfège est rébarbatif.Et l'oreille n'est pas donnée à tout le monde,reste l'improvisation maladroite et incertaine.Les funambules sont bien venus mais le balancier ne fonctionne pas.Les acrobates du neurone se font rares ou la piste manque d'étoiles ,toujours est-il que la représentation est morose.Le clown est triste par nature dit-on, eh bien ,il ne déroge pas .Mr loyal lui meme n'a plus de morgue,les épaules basses,l'oeil morne et le sifflet muet.Et tous les autres ,les naufragés ,ont-ils saisi l'esquif,qu'ils dérivent toujours ,nul rivage de cocagne,nulle terre promise ne semblent les attirer.La lune peut-etre leur conviendrait-elle,énamourés qu'ils sont de leur propre horoscope.Tu aurais pu manier le appeau ,faire un hourvari,rameuter . Tu ne te serais pas reconnu,aux godillots de grand- père ,tu préfères le mocassin léger,le pas de loup au pilon .Oh tu ne t'esquiveras pas ,messager incorrigible des causes perdues.Tu pourrais faire l'aquoiboniste,le désabusé ,haussant les paupières et balayant le sol d'une savate rageuse.

Tu t'es lancé dans le marigot et tu t'enfonces ,la lise t'aspire ,tes bottes de sept lieues t'entravent pauvre "Gilles".La kermesse

héroique ,la grande roue ,les pommes d'amour,l'adresse n'est pas la bonne mon garçon!Les lumières de la ville t'ont brulé les yeux  et tes moulinets fébriles ne sont que prières inutiles.Quitte ton banc et marche ,prends l'air , saoule toi du vent et de la pluie,goinfre toi de soleil et du parfum des fleurs fussent -elles du mal. Le marteau de Thor à la main , fais vibrer l'arc en ciel,cherche la résilience.De soupirs en notes bleues ,rythme ta vie ,embellis ton chemin,allume des lampions à tes sombres pensées,lache les confettis au printemps sur les champs.Donne ton coeur aux lions et non point aux gazelles,gladiateur!IL n'y a de pire blessure que l'indifférence.