12 Juin 2016
A quinze heures j'ai mis en ligne une annonce pour vendre ma voiture sur un site bien connu ,mais je ne m'attendais pas à un appel aussi rapide .Il est 17 heures;il faut que je me dépêche.Un coup d'aspiro et un lavage à la station seront nécessaires .Je gravis l'escalier montant de Kervallon pour regagner mon domicile et mon essoufflement ne laisse aucun doute sur mon incapacité respiratoire .La ventilation est pénible,mais l'excitation l'emporte,depuis le temps que je traîne cette bronchite chronique ,je ne m'en soucie guère plus que çà .Je sais une consultation se fait urgente, depuis ma retraite prématurée je marche moins et le fauteuil est un ami trop permissif .Nous sommes en janvier ,je remets depuis des mois le coup de fil pour un rendez-vous chez le pneumologue qui me suit depuis 98,date à laquelle après avoir non sans mal exercé le fameux droit de retrait dans un environnement insalubre ou un "cornichon alambiqué"voulait me faire travailler .Ainsi donc assis pour la première fois dans un cabinet de pneumologie je déballais les inquiétudes partagées par bon nombre de mes camarades de la "navale"au sujet de ce minéral(amiante) extraordinairement protecteur universellement employé et dont l'information sur les ravages ne fut divulguée que bien tardivement .J'évoquais la déchéance de collègues,dont j'avais été le témoin impuissant ,les toux déchirantes qu'ils s'efforçaient de maquiller."Vous faites une psychose" m'avait-il rétorqué.Une gazométrie confirma les raisons de ma fatigue,ma propulsion, bien que je fus un marcheur émérite et même plus,ne me satisfaisait plus et pour cause ,mon taux d'oxygène dans le sang n'était pas la hauteur pour une pleine récupération .Diagnostic ;bronchite chronique ,incapacité respiratoire notable .De ce jour ma belle voix de baryton s'en trouva quasi mutilée par la prise quotidienne de corticoïdes ,tantôt bien claire et forte et trop souvent étranglée par des cordes trop réceptives à la cortisone pourtant tellement nécessaire à mon bien-être .