Brest blog,humeur ,liberté de pensée ,poésie,tranche de vie,humour,et sarcasmes
28 Janvier 2012
A la pointe du diable ,écumantes et rageuses les cavales s'enfourchent tandis qu'à Saint Sauveur, sous le vent l'airain sonne .Quand les coques se frottent au bassin du château, le cliquetis des mâts que les drisses flagellent réplique sous la houle au long gémissement des pontons entravés.Et les grains torrentiels dans le sillon s'engouffrent, meulent et meulent encore l'échancrure marine, des quais de Recouvrance aux lions de Pontaniou.
Moi piètre aquarelliste,sur ce grand tableau noir je brouillonne aux pastels, je raccroche à l'envi les couleurs "idéales" de la belle étrangère. La torpeur au début me fit amant fébrile , puis suivant mille pas sur les galets polis de ses venelles blanches , en découvrant son coeur j'appréhendais son âme .L'Alhambra exhibé,sublime alibi,sous l'alcôve mauresque la pierre est nostalgie ,la rose est indulgence ."Dis moi ,toi le poète est-ce que le Darro saigne,est-ce que le Génil pleure" ?Ici les ex votos qu'ils soient palais ou cathédrale ont les accents graves de la mélancolie."Pénitents confessez aux carmens votre délectation morose, là sont tous les secrets,là sont tous les regrets,là sont les sortilèges".Et sur le parquet noir, résonne dans la nuit chaude le cri libérateur, ,j'ai nommé:flamenco."Elvira tu n'es plus, mais ton enfant respire , l'envoûtante métisse enivre le pèlerin".
Voilà je rêvais en couleur,,je fuguais en rouge et bleu,hélas un déjeuner du soleil !"Oh ne soit pas jalouse,tu n'es pas froufrouteuse,ta robe grise retaillée à l'américaine ne fera jamais tourner la tête d'un hidalgo.Pourtant tu portes fier et souvent tu désarmes par ta simplicité.Comment pourrais-je t'aimer, si d'autres fleurs ,d'autres parfums ne m'emportaient pour mieux te revenir mon port d'attache . Ce n'est pas tant sa beauté qui te gênerait mais bien cette connivence que j'aurais partagée,cet indicible lien que l'on appelle coup de foudre.Mais je suis là ,j'affronte la tempête jusqu'à l'année prochaine.Et toi tu me maternes, ô Brest".