Brest blog,humeur ,liberté de pensée ,poésie,tranche de vie,humour,et sarcasmes
20 Octobre 2010
Quand j'étais gosse, une distribution de lait avait lieu à l'école.Des petites bouteilles de verre contenaient ce liquide nourissant pour une population fragile.C'était frais,je me souviens du bruit caractéristique des casiers trimballés.Nous attendions sagement sous le préau ,fébriles.Une paille perçait la capsule d'aluminium et nous aspirions avec joie cette panacée.Sans soucis ,sans interrogation ,le bonheur simple des déshérités .Mais après la douceur ,la déception,l'incompréhension ,en effet ;s'il restait quelques flacons,le maitre disait à voix haute :les premiers de la classe auront droit à un supplément.Dans ma petite tete résonna un sentiment sur lequel je ne mettais pas encore un nom!Des années plus tard à l'occasion de la fete des mères l'instituteur faisait passer des cadeaux éventuels pour nos chères mamans.Ma petite cloche tintat de nouveau et mes tripes se durcirent.Le mot martelait ,la blessure avait un nom mais je ne pouvais rien dire,comment s'exprimer sans se mettre à nu.Plutot crever!Ainsi le monde était différent pour chacun d'entre nous .La rancoeur n'habitait pourtant pas mon etre ,tout de
joie et de curiosité.C'est cette année là que j'ai connu Frank Martinez, comme bien des gens que l'on appelait les "rapatriés d'Algérie",ce petit garçon avait la nostalgie sur les épaules.Il me disait;ce sont les Arabes les plus forts!A le voir bronzé comme il était, je le prenais pour un des leurs .Je connaissais bien des Algériens qui venaient à la maison mais c'était des travailleurs du batiment sans malices.Au contact de mon nouvel ami ma vision changea sur le Magrheb.Le cimeterre remplaça l'épée dans les duels avec mon frère.Tout à coup j'apprenais à connaitre une culture dont on nous ne parlait jamais.Mes connaisssances se résumaient à Abdel-Kader et le manuel dont on nous ressassait unilatéralement l'histoire.Hélas les choses ne sont pas aussi simples ,après avoir pendant des années soutenu la cause des insurgés,j'appris lors d'une lecture
qu'une médaille a toujours son revers .A peine proclamée l'indépendance ,le gouvernement mettait à l'index ,les Kabyles ,résistants à l'arabisation.Alors ,ébranlées mes convictions...............?Non car le manichéisme fut un des mots qui me claquèrent aux oreilles ,adolescent!Aujourd'hui j'ai lu un blog assez édifiant et attristant,la France est-elle à ce point réactionnaire?J'ose espérer que non,une voix parmi d'autres....erratique.Non de dieu ,ne voient -ils le pavé que s'il frappe en pleine gueule.Le sang ne lave pas le sang bien sur.A un moment il faut se poser et réfléchir,l'invective et le mépris sont des armes à doubletranchant.Et paf à 23;15 ,j'entends une femme de droite qui a des paroles qui me semblent sensées.Vlan ,je ne vacille pas,j'acquièce ...........ils ne sont donc pas tous formatés !Stop ........un homme ,avec une pointe de paternalisme(nous les intellectuels,qui parlons pour les autres)nous explique du haut de ses 70 ans comment appréhender les évenements de la rue.Ah le fat,prend t-il les jeunes pour des demeurés?Décidément les memes situations conduisent au meme aveuglement.Tout intellectuel que vous etes, votre cartésianisme ne filtre rien.Le feeling n'est pas votre fort.Le mal-etre psychosomatique s'exprime tout en brouillon comme une résurgence de souffrance enfouie ou étouffée il y a des années pour certains individus.La batée tournera et les vraies questions apparaitront .L'utopie s'est-elle invitée, nébuleuse encore mais vivante.