Face à la mer,sur ce banc ,l'horizon t'accapare.
Tu ne vois pas ,perdue dans tes pensées,
A tes pieds, dans la vague le nageur imprudent .
Pour un reflet la-bas ...il s'est jeté à l'eau.
Sur un rayon de lune, comme des indulgences,
Pour que tu lui pardonnes, il aligne les mots.
Féal désormais d'une nouvelle engeance
Titubant, saoul de vers,il redoute le vent .
Mais ses yeux bleus pourtant par tes prunelles moires,
De ton vague à l'âme sondent les orbes noirs.
Il sent bien qu'au fond la ligne bleue déroge...
Le sentier lumineux trop souvent t'interroge,
Quand à ces heures sombres au soleil de plomb,
La terre,le ciel et puis la sainte église,
Tu rêvais de "marelle" en ta cellule grise,
A l'encre ou à la craie,résister aux démons
Qui brisaient à l'école les crayons de couleur.
Et la mer roulait ,mécanique inusable,
Noyant dans le tambour d'étonnants voyageurs,
Le visage bleui de liberté coupable.
Ô fille de la lune en ton plateau d'argent,
Femme libre ,jaillie des serres du géant
Tu fus conquise alors, à l'œil et à la plume
Du cacique émergeant ce jour,de l'écume.
En besoin d'hellébore,vos cœurs et vos corps,
Selon un vieil adage,tel des cerfs-volants
Affamés de plein air ,reprenaient en accord
La voltige des fous près des amers blancs.