Me voilà face au plus récent élément du turn-over frénétique qui agite ce département de la supply chain depuis 2003."Assieds toi "me dit-il.
Sans préambule il me déclare :"Ils ont exercé leur droit de retrait". La gifle me sonne."
Je devais te cueillir dès ton arrivée au vestiaire,mais bon .Tu ne dois plus les côtoyer"!
C'est dans l'estomac que j'ai encaissé la charge ,mais c'est ma tête qui s'est alourdie .Dire que je suis abasourdi serait un euphémisme et c'est complètement groggy que je monte dans le "kangoo aux côtés(peut-être me trompe-je?)de l'instigateur ,du moins soutien appuyé,de cette doléance adressée au DRH .Sans réaction je me laisse conduire.Quelle surprise! Nous arrivons à la médecine du travail où semble t-il un médecin doit me recevoir .Notre RH déléguée, dans la zone d'attente me réceptionne comme un vulgaire colis et m'accompagne dans le cabinet du docteur B...puis s'éclipse .Monsieur B...docteur de son état est un homme charmant ,avec décontraction sinon un certain amusement il écoute ma version des événements qui lui ont sûrement été présentés d'une autre manière .Voilà ,avant hier suite à un bref entretien avec ce fameux N+3,une prise de bec avec un certain volatile dont j'ai déjà fait le portrait(voir piou-piou),me fit je le confesse monter sur mes ergots,mais de là lui voler dans les plumes il y a une marge, dans laquelle une rafale de paroles certes viriles auraient fait frissonner ,il faut en rire,ce fragile dindon pesant quintal passé .Ainsi peut-on avoir une carrure de déménageur et un cœur de midinette .
"Merci pour tes bavardages ,alors je suis un fainéant"?Lui avais-je ,redescendu du premier étage,fraîchement lancé .
"Ouais ,tu fous rien depuis que tu es ici me rétorqua t-il".
"Tu veux vraiment me mettre en colère!Tu en mérites une bonne"!Et un peu provocateur je lui dis:"tu veux que l'on s'explique à l'extérieur"?
Bien sûr nous sommes loin de la rhétorique,mais pour moi le mérite de marquer mon indignation .Et puis cerise sur le gâteau ,je rajoute:"tu n'es qu'un gros con,tu es gros et tu es con ".
La colère ne me quitte pas et j'apostrophe le chef de département descendu à son tour ,je suppose pour un briefing ."Dis lui quelque chose.Il m'insulte ,me qualifie de paresseux,je ne peux pas l'accepter.
Deux ans que je galère dans ce groupe inféodé au petit orateur ,ne déjeunent-ils pas ensemble à la cantine!Je ne vais pas revêtir la blancheur de l'ange,mon humour peut-être caustique,dévastateur même pour des susceptibilités exacerbées et des égos surdimensionnés et ici une forte densité rend l'atmosphère pesante.N'avais-je pas un jour affiché ,puisque nous ne nous parlions plus depuis belle lurette,ces quelques lignes explicites .
"La parole différencie l'homme de l'animal,prière d'en faire bon usage"."Tout grognement et autre éructation seraient considérés comme un reniement de la bienséance".
Voilà un message de simple bon sens.Cette base de vie en communauté ne semble malheureusement pas évidente à certaines personnes.Bien sûr il n'est pas donné à tout le monde de trouver les mots justes en toutes circonstances.L'émotion peut l'emporter sur la raison et la clarté du propos en pâtira.Mais que diable laissons les "borborygmes" à la place qu'ils ne devraient jamais quitter!!!!!A bon entendeur...........Epandeur devrais-je dire ,tant les réponses à cette bluette furent poétiques.Je sais bien qu'en période hivernale une certaine épidémie favorise l'expression flatulente et je pardonnerais volontiers à ceux qui, serrant les fesses laissent malgré tout échapper leur secret.Mais à ceux que le vocabulaire (pourtant fils d'une vache aérophagique selon un prof de français tout à fait admirable)ne permet pas ,sauf à se répéter la diarrhée verbale,à ces petits trous du cul( "même pas musiciens"aurait dit Erik Satie )qui malgré tout réalisent cette fantastique performance; créer une atmosphère irrespirable,si j'étais pétomane de music hall,je donnerais un vrai concert en réplique!!!